mardi 24 janvier 2017

La France gangrenée par l'islamisme (En finir avec l'omerta)

La France gangrenée par l’islamisme


André GERIN
Député-maire honoraire de Vénissieux
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En 2007, j’écrivais un livre intitulé « les ghettos de la République » dans lequel j’ai voulu dépeindre la réalité d’une situation que je connais bien. J’y racontais sans fards, la vie des quartiers au quotidien, j’y décrivais la violence, l’économie parallèle, la place prise par les fondamentalistes musulmans, les difficultés d’intégration et la misère. Depuis, c’est la société dans son ensemble qui s’est beaucoup dégradée comme si nous n’étions plus capables de répondre aux défis de l’intégration. Allons-nous laisser l’islamisme et le Front national remplir ce vide, pour notre avenir et pour notre pays ? C’est l’équation historique à laquelle nous devons répondre.
Je suis persuadé qu’il est impératif de débattre de tout ce qui pourrit la vie de nos quartiers. En 1995, alors que j’étais maire de Vénissieux, les élections municipales ont porté le Front national à 29 %. Ce score élevé a agi sur moi comme un électrochoc. Dès lors, j’ai décidé de parler vrai et fort et de me libérer de tous les a priori idéologiques. Je voulais absolument sortir des clichés politiques. Je fais alors réaliser avec la Sofres, une enquête qualitative en octobre 1995 dans laquelle il était question du vote Front national.

Une impérieuse nécessité de comprendre, d’entendre la souffrance et les appels au secours des classes populaires s’est imposée à moi. Il me fallait connaître les raisons pour lesquelles le vote Front national avait été si fort aussi bien dans la sphère ouvrière que chez les employés. Il me fallait également interpréter cette abstention massive qui pouvait avoisiner 80 % dans les quartiers les plus paupérisés.
Voilà donc une vingtaine d’années que je m’interroge sur cette fracture, cette rupture, cet abandon des classes populaires. Je me demande également où se situe la volonté politique de combattre l’islamisme, ce danger majeur pour la République, alors que paradoxalement, cette réalité constitue le terreau du Front national. Car, pour des millions de Français, le Front national apparaît de plus en plus comme le seul parti politique à traiter le sujet de l’immigration et de l’islamisme.
Soyons clairs d’emblée, l’islamisme est une idéologie qu’on ne saurait confondre avec l’islam spirituel qui concerne l’essentiel des musulmans. Hostile à toute expression libre, elle a déclaré une guerre sans merci à tout principe démocratique. Source d’inquiétudes pour la société française et occidentale, elle se voit soit confondue avec la religion musulmane, soit injustement minimisée dans sa nocivité. On ignore la dangerosité de l’islamisme et des interprétations intégristes de l’islam. C’est un islam politique. On le voit avec l’État islamique aujourd’hui, cette barbarie fasciste qui est à l’œuvre.
A travers mes observations et ma longue expérience de terrain en tant que maire vingt quatre années durant, le constat que je fais est sans appel. Par conviction idéologique, aveuglement électoraliste et clientélisme électoral, une complicité « islamo gauchiste » s’est instaurée de manière insidieuse. Pour étayer ces propos, je veux citer l’exemple de ce responsable socialiste de Vénissieux qui, en juillet 2014, écrit dans le billet d’un magazine : « la laïcité est une arme de guerre contre les musulmans ». Cette phrase est explicite et démontre à quel point, dans ce cas précis, l’islamisme est ignoré. C’est comme s’il n’existait pas et ce, pour des raisons purement démagogiques.
Au plus haut niveau de l’appareil d’État, un clientélisme diplomatique s’exerce ouvertement dans ses relations avec l’Arabie Saoudite ou le Qatar par exemple. Ce flirt malsain entre le politique et le religieux, entraîne de graves conséquences pour l’identité de la France. Beaucoup ont aujourd’hui le sentiment que l’héritage de la Nation française est abandonné.
Ces complicités et ces non-dits participent, qu’on le veuille ou non, à l’installation de l’islamisme qui gangrène sournoisement la société française. Si pour moi, c’est insupportable, pour Marine Le Pen, en revanche, cet état de choses est la garantie de la victoire.
Car contrairement aux déclarations convenues, tout ne découle pas de la crise économique et sociale. C’est pourquoi il faut tordre le cou aux discours de victimisation et de l’excuse. Il est nécessaire d’avoir une approche moins simpliste des réalités que vivent les populations paupérisées. D’autres dimensions ont pris le pas : la crise morale, spirituelle et culturelle. Ni le chômage, ni les inégalités ne suffisent à expliquer les raisons pour lesquelles les français issus de l’immigration seraient encore plus religieux et pratiquants que leurs pères. Du reste, qu’on nous donne les raisons pour lesquelles des français d’origine se convertissent à l’islam et arabisent leur patronyme.
Les ghettos ont émergé sur fond de fracture territoriale et ethnique. Ils sont peuplés majoritairement, dans de nombreuses agglomérations, par une population du Maghreb et/ou africaine. C’est cette massification que nous avons sous-estimée. Ce phénomène est très prégnant dans des territoires entiers où les français d’origine représentent une faible minorité des populations locales.
C’est pourquoi la langue de bois n’est plus possible : les violences urbaines doivent devenir notre tableau de bord quotidien. C’est un phénomène qu’il faut prendre à bras-le-corps car il préoccupe au plus haut point notre société. Incendier des voitures n’est pas un fait divers, cette violence ne doit pas être banalisée.
Je suis convaincu que nous devons aborder l’insécurité et l’intégrisme avec réalisme et fermeté, sans détours ni ambiguïté, en ne laissant aucun espace au Front national qui en fait son fonds de commerce. Face à ce poison mortel, les démarches partisanes sont contreproductives. La meilleure façon de combattre le FN est de traiter cette question avec lucidité, courage et sans tabou.
Un climat houleux s’est installé au sein de la société française. Il est fait d’inquiétudes sur l’avenir de la Nation et de la République, d’inquiétudes aussi sur notre mode de vie qu’on sent se dérober sous nos pieds.
Les dirigeants politiques de droite comme de gauche qui ont joué aux apprentis sorciers sont les meilleurs convoyeurs du Front national. Leur complicité et leur aveuglement électoraliste ont contribué à miner l’identité de la France et à laisser une société à la dérive. Ils n’ont tiré aucune leçon politique du 21 avril 2002 quand Jean-Marie Le Pen est présent au second tour de l’élection présidentielle. La gauche comme la droite républicaine sont dans le déni. Une partie de la droite, sous l’ère Sarkozy, s’est même rapprochée du Front national et a tenté de l’imiter.
Nous ne devons plus nous laisser impressionner par le terrorisme intellectuel de ceux qui acceptent de mettre la République à genoux. Nous devons réagir contre la démagogie de ceux qui nient l’existence même de l’islamisme.
Deux dates constituent un tournant géopolitique : la révolution islamique en Iran en 1979 et 1989 en France, l’affaire du foulard islamique de Creil. Depuis les années 1990, l’emprise de l’islamisme s’est élargie. Elle s’est ancrée profondément et durablement dans l’espace public. Dans certains territoires, la loi de la charia s’applique sans complexes, c’est un fait avéré. Qui plus est avec un milieu familial favorable, un enfermement et un endoctrinement, tous les ingrédients sont réunis pour que la gangrène puisse  se propager insidieusement. Il ne faut donc pas s’étonner d’entendre des citoyens s’écrier ici et là : « On n’est plus chez nous ». Ces réactions épidermiques nous dérangent, mais elles nous obligent à prendre conscience de réalités  très éloignées du microcosme parisien.
Mais revenons un bref instant au 16 juillet 1981, date de « l’été chaud des Minguettes ». Pour la première fois en France, des voitures brûlent, jeunes et forces de l’ordre s’affrontent violemment. La problématique des banlieues prend alors une dimension nationale.  Après ces événements, les enfants français de l’immigration maghrébine sont présentés comme des victimes. Forts de ce nouveau statut, « La marche des beurs » est entamée en 1983. Elle se voulait pacifique, à l’image de celle qu’avait conduite Martin Luther King ou Gandhi l’homme de paix.
Puis, sous le gouvernement Mauroy, les politiques Gilbert Bonnemaison, maire d’Epinay et Hubert Dubedoux, maire de Grenoble, ont mis en place la politique des ZEP (1982/1983) où les grands frères ont été sollicités pour aider aux devoirs. Le fait est que les aides financières aux associations vont se multiplier et s’organiser sans le moindre contrôle. Les associations vont être prises en main pour mieux quadriller certains territoires. Ainsi, dans un contexte d’abandon industriel, les petits boulots se développent. C’est sous couvert de travail social que les populations vont être orientées fallacieusement vers l’intégrisme.
Ce qui devait se produire, arrive. Les résultats du Front national aux élections européennes de 1984 sont sans appel mais ils vont être largement minimisés. Pire, dans le clivage gauche/droite, l’instrumentalisation du FN a servi de repoussoir et d’échappatoire. Au début des années 1990, Vaulx-en-Velin connaît à son tour des émeutes. La  politique de la ville est mise en place à cette époque.
Parallèlement, la géopolitique mondiale est bouleversée par l’écroulement de l’URSS, l’intervention militaire en Irak, la guerre civile en Algérie. La présence de membres du Groupe Islamique Armé (GIA) venus se réfugier dans les banlieues françaises est d’autant plus inquiétante car, avec son orientation et ses méthodes barbares, ce groupe veut imposer au peuple algérien un Etat islamique. Dans la région lyonnaise, est créée une organisation nommée « L’union des jeunes musulmans » (UJM) qui reçoit le soutien idéologique de Tariq Ramadan. Ce dernier va en faire son laboratoire.
Khaled Kelkal est abattu en septembre 1995 dans cette même région lyonnaise. Son nom est cité dans l’attentat du RER de la station Saint-Michel. C’est lui aussi qui a déposé une bombe devant l’école juive de Villeurbanne. Quatorze personnes  sont blessées. Grâce au feuilleton médiatique de son exécution en direct, Khaled Kelkal devient un héros. Or, l’UJM a toujours contesté son islamisme alors qu’il est effectivement membre du GIA. Et le discours que l’on nous ressasse sans cesse, aussi bien pour Khaled Kelkal que pour Mohamed Merah beaucoup plus tard, est le suivant : « c’est la faute au racisme institutionnel, au colonialisme». L’État français serait donc responsable d’avoir laissé se développer les pratiques radicales et terroristes de certains musulmans.
Ce qui se passe en France est directement lié aux questions internationales à travers le rôle d’Al Qaïda et l’attaque du World Trade Center à New York le 11 septembre 2001. Tout s’accélère alors : les défis montent d’un cran.
Aujourd’hui, la situation a évolué de manière très inquiétante. La violence est devenue la norme et l’émeute est devenue la règle. De telle sorte que le harcèlement contre la police s’intensifie, les pompiers sont régulièrement pris à partie, les bâtiments publics sont la cible des destructeurs. Des gamins de huit à dix ans sont encouragés à caillasser régulièrement. D’autres agissent la nuit en bandes avec des adultes et utilisent pierres et pavés comme projectiles. Nous avons bien compris que « ces actes sont spontanés » (sic).
Nous observons une montée de la haine de la France, de l’antisémitisme, du racisme anti-blanc qui se traduit par des harcèlements quotidiens dans les bas d’immeubles. Les français installés depuis des générations préfèrent partir en raison d’une atmosphère devenue invivable. Ces départs massifs sont irréversibles. D’ailleurs, au début des années 1980, plusieurs centaines de milliers de logements HLM se sont vidés à cause de ce phénomène et suite à la loi Barre/Barrot de 1977, la priorité est donnée à la maison individuelle au détriment du logement social.
En janvier 2002, deux garçons originaires de Vénissieux se retrouvent emprisonnés à Guantanamo après être passés par les camps d’Al Qaïda en Afghanistan. L’armée américaine les a capturés en octobre 2001 au Pakistan. Le gouvernement Jospin, que je sollicite alors, ignore le problème. Quant à moi, je veux savoir qui bourre le crâne de nos gamins, qui sont les têtes de réseaux. En ma qualité de député, je mets tout en œuvre pour que Nizar Sassi et Mourad Benchelalli soient rapatriés et jugés par la justice française. Ce qui ne sera effectif qu’après plus de trente mois d’interventions. A propos du camp de Guantanamo, je me heurte à l’indifférence générale de la classe politique. Ce sujet, d’une extrême gravité, me bouleverse. Ces deux gamins du même quartier sont parfaitement intégrés et travaillent normalement. Ils n’ont rien à voir avec des jeunes paumés. Après diverses interventions pour les faire rapatrier en France, voici que des amis proches m’accusent de défendre des terroristes qui, je le rappelle, étaient emprisonnés dans une zone de non-droit et sans aucun jugement d’une quelconque autorité reconnue. C’était pour moi un traumatisme, le camp de Guantanamo représentait à mes yeux le goulag occidental.  Par ailleurs, la crise économique et sociale n’expliquait en rien le problème.
Avec le recul nécessaire, je prends conscience que dans le quartier où vivaient ces deux jeunes hommes, une guerre culturelle avait été menée par l’imam Benchellali. Avec ses prêches orientés, il avait non seulement pourri le quartier mais il était certainement allé au-delà. Heureusement, il sera finalement expulsé de France pour « association de malfaiteurs en association avec une entreprise terroriste ».  Cette affaire  illustre l’état de délitement de la société.
Un autre exemple est celui de l’imam Bouziane. Après être passé par Lyon et Villefranche-sur-Saône, il s’installe à Vénissieux alors que pèse sur lui, en février 2004, un arrêté d’expulsion émis par les autorités françaises. Pourtant, cet arrêté n’est pas exécuté du fait des élections régionales proches.
Cet imam prononce des discours dans lesquels il prône la lapidation des femmes. Il y fait aussi l’apologie du racisme anti-blanc, déverse sa haine de la République et des Juifs. Dès que je prends connaissance de la situation, je dénonce ses propos. Il sera expulsé pour « apologie de crime de provocation directe non suivie d’effets, à porter atteinte à l’intégrité d’une personne ».  Cet imam était considéré comme le chef spirituel des groupes salafistes en France. J’obtiens son expulsion en avril 2004 suite à l’intervention de Dominique de Villepin, ministre de l’intérieur de l’époque. Or, le Recteur de la Mosquée de Lyon s’interpose et présente cet imam comme une personne respectable sous tous rapports. Lorsque j’entame mes démarches pour le faire expulser, dans une interviewe au journal Le Progrès du 30 avril 2004, ce même Recteur me critique de manière virulente alors que les autorités savent pertinemment que l’imam Bouziane prononce des prêches violents et exerce un travail de taupe dans plusieurs quartiers des Minguettes (22 000 habitants). Combien « d’imam Bouziane » sont sur le territoire national à ce jour ?

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Il nous faut revenir sur les émeutes de l’automne 2005 qui ont démarré à Clichy-sous-Bois. Ces trois semaines nous ont donné l’impression d’un début d’une guerre civile. En pleins événements, le Président Chirac décide au bout de deux semaines d’émeutes, d’instaurer l’état d’urgence en France. 800 communes étaient concernées. Ces violences urbaines représentaient un changement de nature par rapport à celles que nous avions connues jusque-là. Huit jours après la mort des deux jeunes, poursuivis par la police et qui s’étaient réfugiés dans un transformateur électrique, une grenade éclate à proximité de la mosquée le 30 octobre 2005. Dès lors, la situation bascule. Les trafiquants de drogue et d’armes, au côté des fondamentalistes religieux instrumentalisent la colère et l’émotion. Le nombre de voitures incendiées est  spectaculaire, mais aussi les cibles multiples qui touchent directement les symboles de la République, la multiplication de menaces précises et répétées sur les bâtiments publics, les gymnases, les bus, les écoles.
Ces événements se déroulent sur fond de haine de la France et se reproduisent lors des émeutes de Villiers-le-Bel en novembre 2007, puis de Grenoble en juillet 2010, d’Amiens en août 2013 et du quartier nord de Marseille de manière récurrente, pour ne citer que ces villes. On dénombre, dans plusieurs cas, des tirs à balles réelles contre la police.
En ce qui me concerne, j’ai acquis la conviction qu’il existe des passerelles entre les trafiquants de drogue, les mafias et les fondamentalistes (Voir l’analyse du Centre de recherches français sur le renseignement ; Le rapport de recherche n° 1 de septembre 2005 « le développement de l’islam fondamentaliste en France : aspects sécuritaires, économiques et sociaux »). Hormis quelques études réalisées après les émeutes de 2005, aucun enseignement sérieux au niveau politique, ni à gauche ni à droite, n’a été tiré alors que nous venons de subir un tremblement de terre sans précédent.
Depuis, les pressions sur les maires pour imposer la viande halal dans les cantines sont insistantes et répétées à tel point que certains d’entre eux, pensant échapper à cette revendication religieuse, décident des menus sans viande. Au bout de quelques temps, pourtant, la question de la viande halal resurgit…  Sur ce point, il faudrait regarder de plus de près, quel est le circuit financier de la viande halal.  C’est une filière opaque. Nous savons que des collectes financières sont organisées par le Hezbollah ou le Hamas par exemple. Nous savons aussi que des intégristes expliquent pourquoi il est nécessaire de vendre de la drogue, en précisant qu’il s’agit d’aider l’Etat islamique à défendre le véritable islam. C’est là, ajoutent-ils,  leur contribution au financement du djihad.
Le mélange entre l’intégrisme et les voyous nous apparaît de plus en plus évident. Combien rapporte le trafic d’héroïne et le cannabis ? Cette économie parallèle et massive sert aussi au financement de djihadistes, aux financements occultes, aux trafics et aux opérations illicites qui, au même titre que les braquages et les trafics de drogue, peuvent servir à financer des cellules djihadistes et des mouvements terroristes. Comme à construire une trésorerie pour le djihad. Au plus haut niveau, les réponses stratégiques ne sont pas engagées contre ces criminalités enkystées et à ce jour la riposte demeure superficielle.
Il serait donc temps de poser un diagnostic sur cette réalité. Les bien-pensants et les ultra gauche cherchent à nous convaincre qu’il s’agit d’une révolte de jeunes humiliés et que leur djihad n’est rien de plus qu’une révolte identitaire, doublée d’une révolte adolescente. Or, nous n’avons pas connaissance de revendications sociales ni de sollicitations politiques. En revanche, prolifère le discours anti français, anti occidental, anti juif, anti police. Il est porté par des Français issus de l’immigration et protégés par les tenants d’une culture de l’excuse qui, misant exclusivement sur le social, ignorent tout de la dimension culturelle et politique de ces évènements, prises de position et passages à l’acte.  Pour eux, être français issu de l’immigration est forcément être une victime et en particulier ad aeternam une victime du colonialisme ; Quand bien même l’Algérie est indépendante depuis 54 ans…. Deux à trois générations…. Parallèlement, les mêmes feront silence sur les nombreuses conversions à l’islam (plusieurs dizaines de milliers, 60 000 disait-on déjà en 2006). Ce sont ces jeunes hommes et femmes que l’on retrouve en nombre en milieu djihadiste de l’État islamique. Des réalités connues de la police et du renseignement et qui sont aujourd’hui pain béni pour le Front national.
L’évolution de la société française montre à quel point le communautarisme venu de l’islam politique met en péril la paix civile en France. La ségrégation sur fond de violences urbaines, est devenue courante : voitures brûlées, attaques contre la police, les pompiers, les personnes physiques en première ligne comme les médecins, les facteurs, les agents des télécoms, les gardiens d’immeubles… Les grandes surfaces ne sont pas en reste, elles exercent également une forme de ségrégation puisqu’elles refusent de livrer dans certains quartiers.
Député et maire de ces quartiers, je suis déterminé à affronter cette réalité. Mais dans le même temps, je me heurte à d’autres difficultés. Député, je demande la création d’une commission d’enquête sur les imams autoproclamés  (environ 2000), et je rédige une proposition de loi relative à la criminalisation de l’incendie des véhicules. A chaque fois, je me vois opposer un refus de mon propre groupe parlementaire (PCF)  estimant ne pas vouloir  « stigmatiser les musulmans ».
Fort de mes arguments, m’appuyant sur l’émotion et les conflits suscités par le port du voile intégral, la burqa (y compris chez les musulmans), je passe outre mon groupe et adresse une proposition de résolution à tous les députés de l’hémicycle de gauche comme de droite. J’obtiens 57 signatures. Je dépose ma demande de commission d’enquête. Elle sera mise en place début juillet 2009.
Malgré de nombreuses tentatives pour faire capoter la mission d’information parlementaire, je tiens bon. Lors des auditions qui ont duré six mois à l’Assemblée nationale et lors de mes déplacements qui se sont déroulés à Lille, Bruxelles, Lyon et Marseille, ce que je découvre est d’une ampleur  bien plus grave que ce à quoi je pouvais m’attendre. L’emprise de l’islamisme, le travail d’endoctrinement, d’enfermement, réalisé depuis les années 1990, ont des conséquences graves chez les enfants, les adolescents, et notamment chez les jeunes filles mineures.
J’apprends, en effet, que certaines jeunes filles sont dispensées de piscine au collège et présentent de faux certificats médicaux (dans un collège de Marseille, près de 40 % des adolescentes sont concernées). D’autres demandes d’aide  me parviennent d’un principal d’établissement inquiet d’un mariage arrangé ou forcé au Maroc ou en Algérie. Des jeunes filles sollicitent l’installation de vestiaires pour pouvoir s’habiller comme tout le monde car il leur est impossible de le faire chez elles ou dans leur quartier. Si elles ne se plient pas aux volontés de la communauté, elles vivent un enfer, elles sont harcelées et peuvent même subir des violences physiques. Il leur est impossible et interdit de consulter le Planning familial de leur lieu d’habitation.
Lors de ma longue expérience de maire, je recense de nombreux conflits dans les services de l’état civil de la ville. Certaines femmes refusent de montrer leur visage. Des hommes qui les accompagnent profèrent des menaces sur les agents dans l’exercice de leur fonction. De nombreux conflits éclatent aussi à l’hôpital mère enfant de Lyon Natécia, souvent au sujet de femmes qui accouchent et dont les époux refusent qu’elles soient examinées et a fortiori accouchées par un médecin homme. Je pense à ce mari  qui s’en est pris violemment au médecin homme qui réalisait un forceps pour tenter de sauver femme et enfant. Ces problèmes sont  aujourd’hui monnaie courante, on les retrouve quasiment sur tout le territoire français.
Au cours de cette mission d’information parlementaire sur le voile intégral, un autre fait important m’est apparu, celui de la contestation de nombreux cours, en particulier des cours d’histoire (la Shoah entre autres), des cours de sciences naturelles, de biologie, de littérature. En 2015, ces problèmes se sont amplifiés : des femmes voilées militent, à la demande de leurs maris, pour interdire les cours d’anatomie à l’école primaire qu’elles considèrent comme de la pornographie.
C’est aussi dans les entreprises, y compris celles du CAC 40  que l’on constate une poussée islamiste. La mixité du travail est refusée, la tenue vestimentaire des femmes est surveillée. Les lieux de prière sont imposés dans les vestiaires. Des pressions sont exercées sur les femmes pour qu’elles portent le voile. Lorsqu’une femme occupe un poste de commandement, il arrive qu’on assiste à un refus net de son autorité. Enfin, dans certaines entreprises, on note même des tentatives de contrôle de certaines filières de recrutement.
Comme je l’ai souvent dit dès le début de la mission d’information parlementaire, le voile intégral n’est que la partie émergée de l’iceberg que constitue l’intégrisme fondamentaliste.
Je suis conscient que la loi sur le voile n’est pas ou peu appliquée alors qu’il s’agit d’une loi de libération des femmes. Ce laisser-faire de la part des autorités de la République est un signe grave, de surcroît il entre en contradiction avec le discours prolixe que l’on tient partout sur la mixité et l’égalité homme/femme.
Le développement d’un islam fondamentaliste travaille à la remise en cause des lois de la République française. Il vise à bousculer et contourner les modes de vie et les principes pour imposer, à la place, ses pratiques traditionnelles qui sont en opposition avec nos institutions  démocratiques et laïques.
L’islamisation radicale des jeunes générations est en marche, c’est une évidence et c’est ce que montrent plusieurs études culturelles.
D’autres paramètres entrent en ligne de compte comme l’homophobie, l’endogamie, la défense de la virginité avant le mariage, la brutalité envers les filles, l’antisémitisme et le sexisme dans les banlieues. A Pontoise, samedi 12 septembre 2015, s’est tenu le salon de la femme musulmane. Des prédicateurs salafistes français, dans leurs discours, renvoient nos filles et nos épouses au moyen-âge. Le salafisme joue un rôle prépondérant quant à la surveillance des tenues vestimentaire et la séparation rigoureuse de l’homme et de la femme. Il y a rejet de tout compromis avec les idéaux modernes : alors,  la charia s’impose dans certains territoires. Le salafisme est un défi lancé aux normes laïques et c’est au nom de ce fondamentalisme que se  développe une violence sans limites dans une guerre livrée à la société française.
La vague d’attentats terroristes de 2015 sont là pour nous rappeler que le phénomène islamiste qui ne cesse de croître représente l’un des dangers majeurs pour notre pays. La montée en puissance de l’islam radical, la ghettoïsation des banlieues, les projets des fondamentalistes, la multiplication des comportements antirépublicains, anti-blancs touchent toute la société française, y compris la sphère économique.
La présence de « commerces ethniques »  est de plus en plus voyante. Sur certains marchés, les boucheries traditionnelles ont disparu et se développent des façades de boulangeries industrielles où le pain à la française est exclu.
On observe aussi la multiplication de lieux de culte improvisés, le port de tenues religieuses en forte expansion et souvent, ici et là, des graffitis antisémites et anti occidentaux. Parallèlement, la délinquance utilise l’islam comme un bouclier. Le financement local du terrorisme s’accentue, la délinquance d’origine communautariste se développe, l’économie parallèle, la contrebande, le trafic d’armes et de pièces détachées de voitures, (avant de les incendier), s’amplifient dramatiquement. (Une partie de ces trafics sont destinés au Maghreb et aux pays de  l’Est).
Bref, l’islamisme est inséparable d’un terrorisme qui soumet aujourd’hui la France à un risque exponentiel d’attentats. L’islamisme radical, couplé à la criminalité donne naissance à de véritables réseaux terroristes.
Faudra-t-il attendre d’autres attentats pour sortir du déni ? Comment expliquer l’apathie ambiante ? En 2012, j’étais intimement persuadé qu’après les crimes barbares de Montauban et de Toulouse, la situation évoluerait favorablement. Pourtant, les cibles de Mohamed Merah sont hautement symboliques : il a attaqué des soldats de l’armée française (dont un Français d’origine algérienne) et une école, un enseignant et des enfants juifs d’une école juive A travers ces actes terroristes, il a manifesté crûment sa volonté de faire la guerre à la France et à sa part juive qui est indissociable de notre nation.
Les crimes perpétrés par Mohamed Merah ont lieu un mois seulement avant les élections présidentielles de 2012. Sur fond de polémique dérisoire gauche/droite à propos des services de renseignement, les affaires politiciennes reprennent le dessus. Et en quelques jours, voici la page tournée. Or, il n’y eut aucun soubresaut. Depuis cette date,  il y eut encore  la tuerie du musée juif de Bruxelles commise par un Français d’origine algérienne, né en France, à Roubaix et élevé en France tout comme Mohamed Merah. Puis il y eut deux mois plus tard, en juillet 2014, les violences  antisémites au nom de la Palestine. Enfin, en janvier 2015 la France a subi l’attaque terroriste de Charlie Hebdo et du magasin casher de la Porte de Vincennes. Mais loin, de s’arrêter, le scénario s’est emballé depuis : tentative avortée d’attentat contre l’église de Villejuif en mars 2015,  puis Saint-Quentin-Fallavier en juin dernier où une tentative d’attentat a débouché sur une décapitation  et enfin la tentative d’attentat dans le train Thalys en aout 2015.
Ce jeu dangereux aboutira à la présence de  Marine le Pen à la présidentielle de 2017.  
Notre système politique n’est plus en phase avec les attentes du peuple, et tout se passe comme si la notion d’intérêt général s’était évanouie. Il faut pourtant le dire haut et fort : oui, une partie des musulmans s’est radicalisée du fait de sa concentration dans des ghettos sociaux devenus des ghettos ethniques. Des territoires se referment où se répandent l’endoctrinement, le bourrage de crâne et  la culture d’un antijudaïsme arabo-musulman multiséculaire.
Nombre de ces jeunes ont le sentiment que la société les méprise, qu’ils sont de trop. Dès lors, les prêches messianiques des gourous islamistes donnent un sens à leur vie. Au final, ils développent un racisme anti occidental, anti français et  anti-juif. En définitive, la société paie l’abandon dont elle s’est rendue coupable à l’égard de ces quartiers et de ces populations. Ces Français issus de l’immigration ont été abandonnés, enfermés dans une misère endémique. Cette jeunesse a été ghettoïsée. Avec un chômage de masse (et des taux qui peuvent atteindre 50 %), son seul horizon est le « no-futur ». Cette politique n’a entraîné que le mal être et l’incompréhension  jusqu’à conduire à la haine de la France, une haine qui sert de fonds de commerce au FN. De surcroit,  toutes celles et ceux de confession musulmane qui adhèrent pleinement à la Nation française et à la République et qui  souhaitent pratiquer leur foi en toute sérénité vivent un véritable drame car ils sont montrés du doigt dans un odieux amalgame.
L’islam instrumentalisé met en avant une revendication ethno-religieuse portée par des jeunes radicalisés devenus la proie des salafistes. Il est mortifère de ne pas combattre l’islamisme et de ne pas dénoncer les raisons des violences urbaines répétées dont la nature communautariste est évidente. Ce sujet n’est pas un fait divers,  il n’y a là rien de spontané mais tout, au contraire, d’un rituel qui presque chaque jour désormais donne lieu à des violences sinon à des émeutes. Notre société renferme des germes de guerre civile, et nous pourrions rapidement y basculer un jour.   
Dans ces conditions, on peut se demander si les français d’origine étrangère ne pourraient pas eux aussi finir par être sensibles à la propagande pro-islamiste. Après tant d’échecs de nos politiques, devant l’inévitable dégradation de leurs conditions de vie due essentiellement au chômage, et devant la montée d’une forme de racisme social lié à la mal-vie, les français d’origine sont de plus en plus réceptifs aux slogans du FN.
Ce climat délétère est une bombe à retardement et la situation devient tellement critique que l’affrontement est envisageable. Un parfum de pétainisme idéologique plane au-dessus de la classe politique, engendré par un trop-plein de quiétude. Cet abandon national et cet aveuglement pourraient être fatals. C’est pourquoi nous devons clarifier l’enjeu pour la Nation, au plus haut niveau politique de l’Etat si nous ne voulons pas laisser libre court aux gourous intégristes qui instrumentalisent l’islam, nourrissent l’amalgame afin de désarmer les nombreux musulmans qui eux ne souhaitent qu’une chose, un islam républicain compatible. Il faut dire de manière claire et distincte que la priorité de notre combat, c’est l’islamisme.
Pour ce faire, il faut arrêter d’ignorer, d’humilier et de mépriser la France populaire qui n’en peut plus. Il faut investir dans de nombreux territoires laissés à l’abandon. Il faudrait missionner des sortes de « casques bleus de la République » avec une présence continue de plusieurs mois, voire de plusieurs années pour faire reculer la gangrène, en coordonnant les missions de police, de justice, d’éducation, de santé et d’emploi dans les territoires les plus difficiles.
Au vu de la dangerosité de la situation, je pense que dans les grandes métropoles, il est nécessaire de réorganiser le service public de la police, déployer des moyens financiers, scientifiques et humains pour traquer les mafias, les trafics de drogue et d’armes et les islamistes au plus près du terrain, généraliser une police nationale de proximité.
De plus, il est indispensable de renforcer les mesures sécuritaires et militaires. En durcissant les circonstances aggravantes et l’arsenal répressif notamment en matière de trafic d’armes, nous serons en mesure de réagir sans état d’âme contre les trafiquants de quartiers qui fournissent les apprentis djihadistes. Il est grand temps de sortir de l’angélisme coupable qui oppose sécurité et liberté. Nous devons nous diriger vers une concorde nationale pour affronter de nouvelles menaces endémiques. Notre pays doit lutter avec des armes adaptées contre la barbarie terroriste.
Ne pas reconnaître la radicalisation d’une partie des musulmans, en particulier la jeunesse imprégnée par l’islam radical n’est qu’aveuglement volontaire. A quand un diagnostic républicain avec la même portée que le programme du Conseil national de la Résistance ? C’est la question qui me taraude depuis plusieurs années. Je propose, sous l’égide du Président de la République et du Premier ministre, la création d’un Conseil national de lutte contre le terrorisme islamiste, qui marquerait la volonté de ne pas laisser le Front national prospérer.
Droite et gauche doivent s’unir face au djihad, c’est un impératif. Faute de quoi, nous perdrons à coup sûr la bataille et  Marine le Pen sera aux portes du Palais de l’Elysée.
Lancer une grande enquête parlementaire sur l’islamisme en France serait l’occasion de pratiquer un état des lieux. Après le massacre survenu à Charlie Hebdo, j’ai estimé que « la société a produit des enfants devenus des talibans français qui sont en guerre contre leur pays, contre la République, contre les valeurs issues de la Révolution française ».
Revenons sérieusement sur les événements intervenus depuis vingt ans et rassemblons les analyses produites sur l’islamisme, avec la volonté d’identifier l’idéologie islamiste, sans tabou, celle-là même qui a déclaré la guerre à la République et à ce qu’il y a de meilleur dans nos principes démocratiques et laïques.
Il faut permettre un grand débat pour faciliter une prise de conscience sur l’idéologie totalitaire qu’est l’islamisme.
Finissons-en avec l’omerta. J’ai en mémoire la situation du 11 septembre 2001. Je pense que nous n’avons pas vu le pire. Je crains que les réveils soient encore plus douloureux et tragiques que nous l’imaginons.
En nommant le monstre, l’islamisme, nous ferons d’une pierre deux coups car nous réduirons aussi le Front national qui cancérise la société.  Comme le 11 janvier 2015, nous mobiliserons le pays  dans un mouvement exceptionnel, durable et déterminé.
C’est l’appel au courage, à un sursaut républicain, à un réveil civique dont la France a besoin.
André Gérin,

Vénissieux, septembre 2015

1 commentaire:

  1. Bravo ! Rien à ajouter !
    Mais début 2017, les choses n'ont pas beaucoup bougé...

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