Voici ma contribution en préparation du congrès extraordinaire du PCF en 2018 : clarifications et ruptures...
Suite à l’élection présidentielle et aux
élections législatives, la direction du PCF a décidé l’organisation d’un
congrès extraordinaire dès 2018. Ce congrès doit apporter des clarifications et
des ruptures majeures pour élaborer une stratégie de transformation sociale et reconstruire
le PCF du 21ème siècle.
Le PCF doit redevenir un parti
politique de première division. Il doit porter l’étendard du communisme en
France où le capitalisme s’est développé, s’est transformé, et a peut-être,
historiquement, déjà fait son temps.
L’écroulement de l’URSS et des pays
satellites en 1990, marqués par le goulag et les crimes, n’invalide pas la
portée universelle du communisme, pas plus que la Saint-Barthélemy n’a mis en
défaut les valeurs du christianisme.
Au niveau international, restons les
yeux ouverts, arrêtons la fascination romantique pour les dictatures
populaires, ça ne mène nulle part. Car, au nom de la lutte contre
l’impérialisme, il faudrait justifier l’injustifiable : la répression, la
torture, les prisonniers politiques. Il faut en finir avec les caricatures, la
politique de l’autruche, sacralisant ce qui se passe dans certains pays, sans
lâcher d’un pouce la solidarité mondiale des peuples exploités et des opprimés.
La reconstruction du PCF se jouera par
sa crédibilité au niveau international. Il faut rompre définitivement avec des
pratiques, des méthodes dévastatrices pour les valeurs et les idéaux du
communisme, pour le bien commun des valeurs universelles.
Au vu de la situation chaotique au Venezuela,
je constate que les vieux démons du stalinisme sont toujours à l’œuvre.
Face aux paradoxes et aux
contradictions de plus en plus violents et brutaux qu’exprime notre société, un
renouvellement intellectuel approfondi est impératif : retrouver une
radicalité politique pour reconstruire un PCF avec et au service du peuple.
Depuis des années, les stratégies
poursuivies sont en décalage voire en divorce avec les réalités. C’est la cause
principale de notre déclin électoral. Le premier tabou à lever et à explorer c’est
d’examiner notre responsabilité.
Posons-nous les bonnes questions. A
quel niveau se situe la responsabilité du PCF et de ses dirigeants ?
Comment en sommes-nous arrivés à une telle situation ?
J’évoquerai les éléments d’une étude
citée dans le rapport de Pierre Laurent, qui, pour moi, résume
l’essentiel : « Les enquêtes qualitatives sur l’électorat Front de
Gauche montrent que si celui-ci crédite le PCF des conquêtes sociales du 20ème
siècle et l’intègre dans le patrimoine historique et politique de la France,
reconnaît l’action positive des collectivités gérées par les communistes, il ne
le considère pas comme une force apte à comprendre et résoudre les problèmes du
21ème siècle ».
Inutile de nous trouver des alibis, des
excuses, en incriminant le PS, le capital, ou les médias. Regardons la réalité
en face, ouvrons un débat national, sans a priori, une confrontation
idéologique, politique et même philosophique. Il est temps de dire stop, ça ne
peut plus durer !
Reconstruisons le PCF du 21ème siècle,
sinon, c’est la mort annoncée de notre parti !
Réapproprions-nous le terrain
politique, n’esquivons aucun sujet.
Depuis quarante ans, le PCF s’est
littéralement effacé de la carte électorale française, l’abstention a progressé
inéluctablement et le FN a provoqué une véritable marée noire.
Prendre à bras le corps la question de l’abstention et du vote FN
Quand allons-nous enfin analyser la
signification de l’abstention ? C’est une question de fond, un travail
prioritaire à réaliser pour comprendre les motivations, les raisons de cette
grève des urnes de millions d’hommes et de femmes pour lesquels le vote
communiste n’est plus fédérateur.
La progression du vote Front National,
dans les différents scrutins, doit également nous interpeler. Pourquoi
d’anciens électeurs communistes se sont-ils retournés vers le vote d’extrême
droite ? Qui sont les électeurs du
FN ? Comment s’adresser à eux ? Comment les aborder, les écouter et
analyser leur point de vue ? Ce travail est indispensable eu égard à la
réalité géopolitique de l’explosion exponentielle de l’abstention et des votes
extrêmes. On le voit en particulier dans différents partis européens, mais
également dans l’élection de Trump aux Etats-Unis.
Ces questions, nous n’avons pas d’autre
choix que de les prendre à bras le corps. Car aucun espace ne doit être consenti
à l’extrême droite, sous peine d’être hors-jeu de la scène politique. Ce
travail d’analyse va inévitablement nous bousculer mais, il sera salutaire pour
remettre notre projet politique sur pieds.
N’éludons aucun sujet : ghettos
sociaux et ethniques, ghettos pour riches, sécurité, drogue, mafias, islamisme
sur fond de déracinement ouvrier, du monde rural, territorial et national…
Abordons les violences urbaines qui gangrènent la vie de nos enfants et de nos
quartiers. Je pense notamment à certains quartiers communautarisés où des
adolescents sont de plus en plus enfermés et endoctrinés dans une culture anti
France, sur fond d’antisémitisme et de racisme anti blanc.
Le PCF doit aller à la reconquête de
ces questions de fond. Il doit être porteur de réponses nationales et
internationalistes, pour en finir avec les ghettos et la misère sociale,
culturelle, spirituelle et politique.
Osons remettre à l’ordre du jour les
questions de l’autorité, du respect, des limites et de la civilité.
Défendons plus que jamais ce qu’il y a
de meilleur dans notre République : les pouvoirs régaliens de l’Etat, la
laïcité, l’identité de la France, la question de la Nation. Car, l’idée
républicaine reste une idée neuve pour redéfinir un idéal libérateur. Conserver
l’état nation comme cadre politique principal devient un combat vital. Une
vraie menace existe avec la mondialisation et une Europe sans frontières.
Un capitalisme cynique et sans pitié
Aujourd’hui, la réalité du capitalisme
doit être examinée avec soin de par son évolution et les bouleversements
spectaculaires intervenus depuis 1968. C’est une transformation en profondeur
qui nous a été infligée : modes de vie, mœurs, pratiques sociales, un capitalisme
mondialisé avec les conséquences que l’on connaît.
Avec la montée en puissance d’un
capitalisme financier prédateur, la situation géopolitique a été totalement
modifiée, toutes les avancées historiques acquises depuis le 18ème siècle grâce
au mouvement ouvrier et à la sphère intellectuelle ont été systématiquement
remises en cause et avec elles, les valeurs humanistes d’émancipation, les
droits de l’homme, leur portée en France et en Europe.
Confrontée à la tyrannie du profit maximum
à court terme, à la dictature du moindre coût, avec le salaire comme variable
d’ajustement, on peut aisément observer la rupture entre la logique du profit
et l’intérêt général. C’est l’épreuve de force d’un capitalisme ivre de sa
propre puissance.
Parallèlement, et ce depuis les années
1970, s’est développé un capitalisme de la séduction, libéral, libertaire. Un
capitalisme du divertissement, du loisir, de la communication, du marketing et
de la publicité. Un formatage des populations enfermées dans des grandes zones
de chalandises et des paysages défigurés.
La société est devenue un immense
hypermarché où tout s’achète et tout se vend, moyennant sa carte bleue ou son smartphone.
Tout est marchandé, même la vie privée, c’est le consumérisme. L’économie s’est
dévitalisée, l’industrie abandonnée à la sous-traitance, à la filiation et à la
délocalisation. Après les 30 glorieuses, nous venons de vivre plusieurs
décennies décadentes où la vie quotidienne serait uniquement matérialiste.
C’est tout juste si on ne nous propose pas de nier notre façon d’être, notre
art de vivre. Tout ce qui fait que la France est la France et que nous sommes
fiers d’être Français.
Avec Macron : la gouvernance contre la République
Le séisme qui a eu lieu avec l’élection
d’Emmanuel Macron et son mouvement « La République en Marche »,
bouleverse 50 ans d’histoire d’une vie politique et institutionnelle au bout du
rouleau et complètement sclérosée. C’est le retour aux sources de la Vème
République, de la monarchie présidentielle prise en main par une nouvelle
bourgeoisie qui se dit progressiste, moderniste, avant-gardiste et même
révolutionnaire. Elle vient se placer en pleine harmonie avec ce capitalisme
cynique, sans pitié et sans frontière.
On peut remercier François Mitterrand
pour cette victoire historique, un coup d’État permanent qu’il a initié en
1983, conforté par le gouvernement Jospin et François Hollande qui a finalisé
le sale boulot ! La bourgeoisie traditionnelle, républicaine est de fait
mise hors concours, s’étant reniée du gaullisme historique et de son dernier
représentant, Philippe Seguin. Avec Chirac, Juppé, Sarkozy, Fillon, c’est le
retour de l’OTAN et de l’Europe contre les nations. Le PS d’Epinay est mort et
le PCF a été inscrit aux abonnés absents en devenant un parti politique de
seconde zone.
Nous assistons à la fin d’une période
historique, c’est la fin d’un cycle d’un demi-siècle.
Une fracture politique majeure s’est
consolidée avec les classes populaires trahies et sacrifiées. La France
périphérique et rurale s’est réfugiée dans l’abstention et le vote FN. La
France de 2017, est une France duale, à plusieurs vitesses.
Oui les lendemains vont être
douloureux, avec en prime, du sang et des larmes. Car l’abstention et le vote
FN expriment un profond malaise. Au risque de me répéter, j’affirme que notre
société renferme des germes de guerre civile qui peuvent déboucher sur des
mouvements insurrectionnels, sur fond de terrorisme islamique. Il est grand
temps de sortir du déni du réel. S’inquiéter de l’islamisme et avoir une
réflexion critique sur l’islam radical devient un impératif pour le PCF.
Rompre avec une stratégie du passé dépassée
Ce congrès extraordinaire, s’il a lieu,
doit être en rupture avec la stratégie poursuivie depuis 40 ans, reproduisant
le programme commun inspiré d’une démarche politique datée, inadéquate avec
l’époque contemporaine.
Il ne faut surtout pas tourner la page
du 20ème siècle comme certains nous le proposent. Il faut au contraire examiner
les différentes séquences, en particulier les années 70 qui ont marqué
historiquement la gauche et le PCF jusqu’à ce jour :
- En 1972, la signature du programme commun du gouvernement (PS, PCF, Radicaux).
- En 1974, François Mitterrand devient, à notre initiative, le candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle.
- En 1977, c’est l’échec des discussions PS/PCF sur l’actualisation du programme commun.
Bien évidemment, il faudrait examiner
d’autres évènements au niveau national et international.
Pour la population, après les grèves et
le mouvement étudiant de mai et juin 1968, des exigences nouvelles s’expriment,
et surtout se fait de plus en plus pressante, au niveau politique, la volonté
de battre la droite qui dirige le pays depuis 1958.
A notre insu nous avons privilégié
finalement François Mitterrand et le parti socialiste. En signant le programme
commun et surtout en faisant de François Mitterrand le candidat unique de la
gauche en 1974, il est devenu de fait le représentant de toute la gauche.
En dénonçant l’échec des négociations
pour actualiser le programme commun en 1977, nous sommes pris à contre-pieds et
surtout le PCF apparait comme le diviseur pour des millions de Français.
Résultat en 1981, François Mitterrand
est élu président de la République quand le PCF perd un quart de ses voix, le
début de la dégringolade !
Deux ans plus tard en 1983, François
Mitterrand tourne le dos aux engagements du programme commun et le PS œuvre
pour adapter la politique de la France au système capitaliste dans le cadre
européen.
Nous resterons enfermés malgré tout
dans cette stratégie d’union de la gauche en panne de vision et de
renouvellement sur l’évolution du monde.
La poursuite de cette stratégie erronée
et le fonctionnement autocratique du parti ont créé un désamour massif chez les
militants communistes, avec une dilapidation du capital militant. Avec une
direction de plus en plus enfermée dans une logique institutionnelle et
partisane, c’est l’arrêt du travail théorique et philosophique des adhérents
communistes. J’en veux pour preuve l’arrêt de l’activité nationale du Comité
Central dans les 43 plus grandes entreprises de France.
Le PCF perpétue sa stratégie du passé,
enfermé de manière étroite, dans l’économisme. On l’a vu dès 1989 au moment où
nous avons commencé à abandonner l’idée d’une rupture avec l’Europe du capital,
de la technocratie de Bruxelles devenue l’auxiliaire des USA. Malgré la
bataille contre Maastricht, après le référendum de 2005, nous avons créé le Parti
de gauche européen (PGE), une politique ambiguë vis-à-vis de l’Europe
capitaliste. Ce qui a permis, jusqu’à ce jour, à la direction du PCF, de
verrouiller tout débat sur l’euro et la remise en cause des traités.
En 1989 aussi, un vent de contestation
s’est construit, avec les refondateurs, récusant la forme structurelle du
parti. Avec la chute de l’URSS, l’existence même du PCF est remise en question.
Certains militants, les « orthodoxes » resteraient figés dans un
communisme rétrograde. Pour d’autres, refonder le PCF, créer un communisme
« nouvelle génération » serait indispensable. Mais le débat de fond
sur une stratégie nouvelle n’a jamais vraiment eu lieu.
Le PCF s’est engoncé dans les
institutions et la démocratie libérale, au détriment de la vie de
l’organisation, de son implantation au sein des entreprises, des classes
populaires, du monde du travail et intellectuel. Tout cela s’est fait au
détriment du travail théorique et philosophique, oubliant le fil de la lutte
des classes. Cette stratégie perdure, aggravée par une direction à tête
multiple et sans envergure. On l’a observé pour les municipales de 2014 et les
régionales de 2015, avec des réponses nationales à géométrie variable, niant
délibérément la souveraineté des communistes, en mettant au pilori des militants
de base qui expriment publiquement leur désaccord avec les orientations.
L’heure des clarifications a sonné !
Plusieurs clarifications sont
indispensables. Le droit d’inventaire de notre rôle, depuis 1997, dans le
gouvernement Jospin, n’a jamais été fait. Ces cinq années ont été mortifères
pour notre parti, comme si le bilan de Colonel Fabien avait été déposé. On nous
a fait avaler des couleuvres pour accompagner le social-libéralisme. Le trio
Jospin Hollande Hue a fonctionné à plein régime. On invente la gauche plurielle
en juillet 1997. L’originalité du groupe communiste à L’Assemblée Nationale
constituait la clé de voute pour que la gauche soit majoritaire dans les votes
décisifs.
Comme je l’ai observé le travail de
Robert Hue était d’empêcher toute opposition du groupe pour laisser passer des
textes essentiels alors que nous étions unanimes pour voter contre. Je citerai
deux exemples qui m’ont frappé. Sur la Sécurité sociale et la directive européenne
de l’électricité : une nouvelle réunion a lieu pour modifier notre
position et passer d’un votre contre à l’abstention. Bien évidemment il
était marqué défendu de voter contre le budget, malgré la grogne voire la
colère des députés. La gauche plurielle est devenue la gauche plus rien !
La mutation-liquidation, initiée par
l’équipe de Robert Hue, a été en fait un travail méthodique pour tenter de
dépouiller le PCF de tout ce qui a fait ses points forts et sa crédibilité
politique nationale au cours du 20ème siècle. Comme s’il fallait effacer les
choix faits à Tours en 1920 lors de la création du PCF et que tout devait être
changé ! Le droit d’inventaire s’impose.
Pourquoi faudrait-il refaire les
fondations du parti ? C’est la question que je me pose. Tout confirme, au
contraire, qu’il faut reconstruire le PCF sur ses bases originelles pour mener
les combats révolutionnaires du 21ème siècle.
On ne peut pas suivre Pierre
Laurent : « Pour une révolution politique de notre parti et de
son projet … Car nous avons accumulé au
cours des 15 dernières années, de nombreux ingrédients indispensables à cette
réinvention… Jeter les bases de notre nouvelle organisation communiste… ».
En d’autres termes, il faudrait
poursuivre les orientations engagées sous Robert Hue et Marie-George Buffet. En
somme, l’actuelle direction nous suggère de nous autodétruire à petit
feu !
C’est un programme dont on connait déjà
le désastre ! Ce congrès extraordinaire a réellement besoin d’une sévère
autocritique de nos dirigeants, responsables des choix faits depuis le congrès
de Martigues. Un chemin qui nous a menés droit dans le mur !
Notre accompagnement actif envers le
gouvernement Jospin puis, lors du Congrès de Martigues, notre posture vis à vis
du PS, sont confirmés par les relations
continues de Robert Hue avec le Président François Hollande. Le bouquet
aujourd’hui c’est Robert Hue aux premières loges du meeting de Bercy, aux côtés
du candidat Macron.
Nous trainons plusieurs boulets aux
pieds et donnons toujours l’impression d’être accrochés à une stratégie du
passé et dépassée. Nous sommes dans une impasse. L’union de la gauche est morte
et enterrée.
Les nombreuses tentatives pour remettre
en cause le nom du PCF et notre identité, ont mobilisé l’opposition des
communistes. Nous nous effaçons, d’année en année, en gauchisant notre discours. On
l’a vu de manière évidente avec les collectifs antilibéraux et la création du
Front de Gauche. Mieux, dès 2011, et à nouveau en 2016, nous avons laissé le
leadership à Jean-Luc Mélenchon, l’homme qui assume totalement son passé de mitterrandiste,
le ministre de Jospin qui a cautionné de bout en bout la politique
socio-libérale.
C’est une stratégie qui a coûté
extrêmement cher au PCF, mettant à l’écart des milliers de militants et nous
coupant, pour une part importante, du monde intellectuel.
Le PCF parti du passé ou une stratégie du passé ?
Nous devons nous rappeler que la gauche
s’est constituée lors des 19ème et 20ème siècles autour de deux
fondamentaux : les idées réformistes et les idées révolutionnaires avec sa
part libertaire.
Confirmer les choix de Tours devient
une question cardinale pour renforcer nos options anticapitalistes et créer les
conditions pour que le peuple prenne lui-même ses affaires en main. Voilà le
défi auquel nous sommes confrontés.
Les communistes ont appris, à leurs
dépens, qu’ils n’avaient pas réponse à tout. Être avant-gardiste ne se décrète
pas, d’autant qu’il n’y a pas ou plus de maître à penser ou de prêt-à-penser. Leur
originalité, leur identité, les communistes devront la construire au cœur de la
société, dans une démarche d’autogestion, de conquête des pouvoirs partout où
l’on peut les conquérir, du quartier à l’entreprise.
Cette conquête des pouvoirs, cette
démarche autogestionnaire, c’est aussi l’affaire des citoyens. C’est un appel à
la coresponsabilité, à la coproduction, vecteur essentiel d’épanouissement
personnel. La fracture politique est telle que l’élection au suffrage universel
a atteint des limites. Et, tout le prêchi prêcha de la gestion participative
n’y change rien. Il faut changer d’époque pour impliquer les citoyens petit à
petit vers la codécision, à tous les niveaux de la société, les impliquant le
plus possible, quels que soient les domaines et les sujets.
En continuant à se fondre dans les
institutions politiques comme il le fait, le PCF n’a forcément plus de raison
d’être, car tout concourt à renforcer la technocratie, à exclure les classes
populaires. Le marketing et le management se sont substitués à la République,
l’objectif étant de mettre fin à la vie des communes. En mettant fin à la vie démocratique,
en faisant exploser le maillon de base de la République, petit à petit, on
technocratise la politique. Le modèle lyonnais de métropolisation en est un exemple flagrant.
Nous devons nous engager à ressourcer
le militantisme, nous réarmer pour combattre un système politique qui
fonctionne au détriment de la France périphérique. Nous constatons que les ouvriers
et les employés sont absents des représentations politiques. C’est une France à
deux vitesses qui se développe. Les milieux populaires, loin des centres villes
embourgeoisés, vivent principalement dans des cités d’habitat collectif, des
zones pavillonnaires du péri-urbain ou des espaces ruraux éloignés. Une
population méprisée par une partie du monde politique, intellectuel et médiatique, des classes populaires stigmatisées,
étiquetées comme « racistes,
autoritaristes, sexistes et culturellement fermées ».
Retrouver des références au monde
ouvrier, à la lutte des classes, tel est l’impératif du PCF pour se reconstruire,
reprendre la place que nous avons abandonnée. Il faut redevenir la force
subversive et populaire dont le peuple a besoin, ne pas faire à sa place,
construire des outils collectifs qui rassemblent largement et mettent en
évidence tout ce qui contribue à la contestation du capitalisme.
On ne peut pas résumer, comme certains
le voudraient, l’histoire du PCF sous l’angle du stalinisme, ce serait pour le
moins réducteur. Le communisme a joué un rôle essentiel dans la France du 20ème
siècle avec le PCF, un parti communiste force de mobilisations et de promotions
du mouvement ouvrier et paysan.
Une nouvelle stratégie : l’union du peuple de France
L’union du peuple de France, selon moi,
est la stratégie diamétralement opposée à l’union de la gauche, du moins, de ce
qu’il en reste aujourd’hui. Une alliance nouvelle, avec les classes moyennes,
confrontées, elles aussi, à la tyrannie du capitalisme financier. Nous ne
devons pas viser « le peuple de gauche ». Nous devons, au contraire, retrouver
le sens du peuple, avec comme seul objectif de porter les attentes du peuple
tout entier.
Cette union est un enjeu fondamental pour
bâtir une stratégie nouvelle, construire des rassemblements, favoriser des
mouvements, créer des résistances, des mises en commun pour une vie digne,
faite d’humanité, de respect, d’individus envieux de liberté, prêts à agir et à
construire, en coresponsabilité et en coproduction. Cette nouvelle stratégie
devra s’appuyer sur nos forces militantes, nos élus, tous les acteurs qui
portent au quotidien, cette exigence du vivre ensemble, avec des citoyens
responsables, acteurs et décideurs de leur propre vie.
Ouvriers, ingénieurs, cadres,
techniciens, l’ensemble de la classe ouvrière doit retrouver sa place centrale,
sortir des visions corporatistes, porter des communautés d’intérêts, en lien
avec questions locales et globales. L’histoire de notre parti, ses luttes, ses
combats, sont un point d’appui fondamental pour ouvrir ces nouvelles
perspectives.
Dès aujourd’hui, nous devons travailler
à des revendications sociales et politiques, en leur donnant une dimension de
portée générale et universelle. C’est le cas de la massification du travail
féminisée du secteur des employés, confrontée à des conditions de travail de
plus en plus difficiles. Cette « mal-vie au travail » doit nous
servir de levier pour porter haut et fort la question des salaires, pour aller
à la conquête des pouvoirs et résister au mastodonte technocrate et aveugle du
capitalisme, ce magma anonyme qui méprise la liberté individuelle et l’égalité
femmes / hommes.
L’union du peuple de France concerne
aussi les patrons des TPE, voire les dirigeants des PME-PMI, placés sous la
dictature de la finance, de la technocratie, du harcèlement textuel et de
l’asphyxie des normes.
Bien évidemment, notre regard doit
vraiment changer vis-à-vis de l’artisanat et du petit commerce, complètement
garrotés par les grands donneurs d’ordres.
Redonnons du sens à l’action collective
au niveau économique et social, mais aussi culturel et politique, tout en conservant
notre volonté d’une véritable rupture avec le système capitaliste. Redonnons du
sens à l’intérêt général face à l’individualisme grandissant. Il n’est pas de transformation possible qui ne
remette en cause le rapport de propriété, pour assurer l’égalité et la
distribution des biens sociaux, et, pour la majorité des travailleurs, l’accès
à la propriété des moyens de production.
L’autogestion avec de nouvelles
nationalisations voire renationalisations, dans le secteur industriel et
financier doit changer la donne. Les critères de gestion et la finalité de
l’activité doivent être partagés en termes de codécision. Il faut combiner l’activité
économique et la promotion des femmes et des hommes. Nous devons redonner ses
lettres de noblesse au comité d’entreprise qui a été détourné de sa mission
originelle depuis 1968. Car l’obligation d’intervenir sur les stratégies
industrielles, financières, sociales et commerciales est fondamentale pour
remettre en cause les critères de gestion capitaliste inscrits dans la concurrence
libre et non faussée. Replacer vigoureusement les nationalisations au centre du
combat politique pour, à nouveau, démontrer l’originalité du modèle social
français inspiré du CNR, c’est bien notre meilleur argument politique
décomplexé.
Il n’y a pas de mystère, ce qui a
marché pour les 30 glorieuses, ce sont ces réformes nées d’un système
économique et social où public et privé s’épaulaient mutuellement.
Il n’y a aucune raison de capituler
comme cela a été fait massivement sous le gouvernement Jospin devant les dogmes
de la nomenclature du capital. Car se priver des nationalisations c’est abandonner
notre souveraineté nationale.
Comment créer les conditions de cette résistance
au capitalisme ? Comment nourrir de nouvelles revendications
émancipatrices, ouvrant à de nouveaux horizons ? Comment unir les
communautés d’intérêts pour le droit à la ville, le droit au beau, le droit de
vivre, d’étudier, de travailler en sécurité ?
Plusieurs pistes de travail peuvent,
d’ores et déjà, être engagées :
- Faire converger les préoccupations et les solidarités entre les habitants de toute une ville, voire d’une agglomération pour en finir avec les ghettos sociaux et ethniques. Une violence endémique se retrouve dans de multiples communes et territoires. La jeunesse, les enfants, les femmes sont les plus exposés et concernés par une vie chaotique. Des millions de personnes vivent ces mêmes réalités au quotidien. A nous, les communistes, d’imaginer, d’élaborer des propositions sociales et politiques de luttes et d’unions d’envergure pour le droit à la reconnaissance et à la dignité. A nous de faire converger ces exigences au niveau local, régional et national.
- Construire des réponses sociales et politiques face aux émeutes urbaines, à l’exemple des « 500 frères » en Guyane, dénonçant les questions d’incivilité, de délinquance, de pourrissements insupportables. Grâce à leurs actions, ils ont porté des esquisses sociales et politiques d’exigences anticapitalistes.
- Construire des réponses sociales et politiques sur la question de l’islam, deuxième religion de France. Tendons la main aux Français de culte musulman, comme nous l’avons fait avec les chrétiens, pour un islam compatible avec la République et la laïcité. Construisons des convergences en favorisant la mobilisation, l’engagement, la prise de parole des intéressés eux-mêmes pour refuser l’islam politique, l’islamisme et faire acte de citoyenneté dans la ville, dans l’entreprise ou au bureau, pour mieux vivre dans la fraternité et le respect. Encourageons le développement d’un islam des Lumières, en luttant contre la propagation idéologique de « l’islam obscurantiste ». Des bonnes volontés existent.
Le Parti communiste, parti de l’autogestion
Engager une véritable politique de
rupture, analyser, sans concession, le rôle du parti, est indispensable pour élaborer
une stratégie et reconstruire le PCF du 21ème siècle. C’est un véritable big
bang intellectuel, stratégique et démocratique
qui doit avoir lieu.
Le PCF a besoin de retrouver son
autonomie comme parti politique au service du peuple de France. Il doit
impérativement combiner lutte sociale, lutte économique, lutte culturelle et
combat politique. Telle est notre raison d’être. Pas un PCF pour soi ou en soi.
Il est temps de porter un coup d’arrêt
à sa dilution en portant, le plus loin possible, la dimension révolutionnaire au
sein de la gauche, de cette passion française du communisme et remettre au
centre notre travail intellectuel, philosophique et stratégique.
Le communisme doit pousser jusqu’au
bout, les ruptures avec le capitalisme. Tout doit graviter autour des exigences
du peuple, du monde du travail et de sa mise en mouvement, loin des logiques
partisanes ou des logiques d’état-major ; nous en avons un bel exemple
avec le Front de Gauche qui nous l’a fait payer cash.
Encourageons l’émergence d’une société
au service de l’homme, acteur et décideur, en coresponsabilité, en coproduction.
Mettons au cœur de nos actions la responsabilité individuelle pour des combats
collectifs, fructueux et porteurs d’issues positives. Il y a besoin d’articuler
dans cette démarche la transformation personnelle et la transformation sociale.
Face à la faillite du capitalisme, à
une crise économique et sociale sans précédent, à l’explosion du chômage, aux
questions d’insécurité, nous devons apporter des réponses concrètes, bâtir une
stratégie autour de l’idée communiste.
Tous les principes qui régissent
l’économique, bouleversent et brutalisent l’existence humaine, tant au niveau
de la production qu’en matière de consommation. De ce pourrissement, nous
devons faire émerger les valeurs et les idéaux du communisme. C’est à ce combat
que nous devons nous consacrer.
Qu’est ce qui doit changer au PCF ?
De la souveraineté des adhérents à la
liberté de chaque communiste, où en sommes-nous ?
Pour faire du PCF le parti de
l’autogestion capable de construire cette union du peuple de France, il faudrait
commencer par nous l’appliquer à nous-même.
Car nous ne pouvons être un parti politique comme les autres, sous peine de ne
plus faire partie du panorama politique.
Cela veut dire qu’il faut ouvrir sans
limite, sans à priori, la possibilité d’explorer des points de vue politiques contradictoires,
voire en opposition avec les choix de nos derniers congrès et de celui de ses
dirigeants :
- Clarifier la gestion politique du gouvernement Jospin
- Le choix de la mutation-liquidation
- La création du Front de Gauche
La candidature de Jean-Luc Mélenchon,
en 2011 / 2016
Le moment est venu de rompre avec la
stratégie d’union de la gauche mise en œuvre depuis 40 années et de couper le
cordon ombilical avec le PS. Si cette stratégie n’était pas la bonne, il faut
le dire, l’assumer et en changer, adopter un langage de vérité.
Rendons possible ce débat. Innovons
avec la possibilité d’organiser des votes à chaque étape de la préparation du
congrès extraordinaire en refusant de nous enfermer dans un débat à choix
unique. Reprenons l’idée que la feuille de route soit fixée à partir d’une
assemblée générale des délégués de sections, avec un vote qui deviendrait la
décision commune à mettre en œuvre pour
la suite.
Être le parti de l’autogestion, c’est
faire que l’adhérent devienne acteur et décideur. C’est peut-être cela la révolution
du PCF.
Rassembler les communistes est un
impératif. Pour cela il faut du courage pour clarifier la situation, accepter
de rompre avec une stratégie du passé, pour reconstruire un PCF au service de
la France populaire, en remettant au centre du débat public et national, notre
point de vue politique sur la souveraineté populaire, en plaçant le peuple
comme acteur de premier plan.
Être porteur d’une alternative crédible
au capitalisme et à la mondialisation :
- Elaborer un projet politique, nourrir les idées et les valeurs, en portant le fer sur l’affrontement droite / gauche sur tout ce qui fonde les valeurs authentiques de la gauche et de l’existence du PCF.
- Nous devons surprendre et regarder d’un œil neuf, en nous adressant au peuple tout entier, autour des principes et des valeurs qui nous rassemblent, car pour les communistes, l’intérêt général tourne autour de la Nation, de la République et la laïcité, en dépassant l’esprit partisan.
La République est au cœur de l’histoire
de la gauche et du PCF. On se rappelle l’idée forte que nous avons portée du
mariage du drapeau rouge et du drapeau tricolore. Les communistes doivent
retrouver de l’authenticité, du parler vrai. Rechercher et accepter la
controverse, le débat politique, philosophique et théorique, avec comme
constante retrouver le sens du peuple, pour une reconquête électorale et un impératif
moral.
L’avenir du PCF se joue ici et
maintenant. Il faudra encore bien des épreuves pour dégager cette force
communiste qui ne craint pas de s’en prendre à l’ordre social et ouvrir enfin
de véritables perspectives d’un changement de société.
Un big bang intellectuel
S’ouvre devant nous un immense travail
intellectuel à renouveler, enrichir, et actualiser pour penser aujourd’hui le
combat communiste, retrouver de la crédibilité, nous obliger à des réflexions
approfondies.
Nous ne partons pas de rien. Il y a une
culture communiste qui imprègne les réalités françaises. Notre héritage est
important.
Nous devons relancer et poursuivre
audacieusement la vie du PCF dans les années 60/70, sur notre approche de la
culture, pour une démocratie avancée, pour la reconnaissance du pluralisme et
de l’alternance politique et nos idées fécondes du socialisme aux couleurs de
la France, des amorces sur l’autogestion, avec un début tardif sur l’URSS et
nous, et notre refus catégorique d’une conception où l’on accepterait l’idée du
parti unique.
Beaucoup semblent s’arrêter aux années
80, enfermés dans cette stratégie d’échec de tête à tête avec le PS qui a
conduit à notre marginalisation, à la perte de notre utilité, de notre
légitimité.
Reprenons nos analyses et notre combat
anticapitaliste pour combiner nos objectifs de transformation, le respect du
pluralisme politique et de l’alternance, en considérant le pluralisme politique
comme notre ADN de communistes. Le pluralisme politique, à gauche et à droite
est une réalité sur fond de notre éthique républicaine, nous rechercherons la
confrontation politique vigoureuse pour en finir avec les anathèmes, les
caricatures, comme si être de droite ou supposé, était considéré comme être des
ennemis de la République. Le PCF peut contribuer à redonner toute sa noblesse à
la politique, pour le peuple et par le peuple, sans oublier que les femmes et
les hommes vivent de passions.
Car les racines de l’être humain ne se
résument pas rationnellement sous le sens étroit de l’intérêt. Retenons les
leçons de l’histoire des grands sursauts collectifs. En chaque individu
existent les instincts de domination, de révolte, de refus, ou d’engouement qui débordent et coexistent.
Notre analyse du populisme reste
sommaire. Un travail s’impose pour des analyses sérieuses des réalités
actuelles. On ne peut pas se contenter d’utiliser le mot populisme comme
repoussoir. Examinons les contradictions exprimées par le peuple. Pour moi,
c’est comme le cholestérol, il y a le bon et le mauvais populisme.
La question du populisme comme question
politique ne peut plus, ne doit pas être une question taboue. Il nous faut
chercher à comprendre les raisons de la dissidence des peuples qui marque la
politique européenne.
Retour à Marx et ce que nous devons inventer
Comment se hisser à la situation
d’aujourd’hui ? Un retour à Marx est indispensable. La théorie «
valeur / travail », la question de la durée du temps du travail,
constituent toujours le nœud des conflits du capital travail. Quelle
actualité !
Le développement du capitalisme,
purement financier montre à quel point son principal obstacle c’est le
capitalisme lui-même.
Si l’on refaisait aujourd’hui l’état des
lieux, beaucoup plus précis et détaillé du capital, on y verrait à quel point
sont pertinentes les thèses soutenues par Marx. Si l’effondrement du marxisme
comme religion politique est difficilement discutable, tout prouve ces 20
dernières années, que Marx, quant à lui, a repris place dans les penseurs. La
fin du marxisme dogmatique n’est pas la mort de Marx. Avec Marx, nous avons l’analyse
du mode de production capitaliste et la critique de l’exploitation, de
l’aliénation, de la domination.
Nous avons abandonné l’idée du grand
soir, de l’utopie de la table rase, comme si dans les combats pour changer de
société il fallait recommencer à zéro, avec l’illusion mortifère d’une humanité
idéale. Nous devons élaborer une perspective émancipatrice en sortant de
l’idéalisation de la classe ouvrière, sans oublier la lutte historique du
mouvement ouvrier en considérant la vie sociale et politique du point de vue
des plus défavorisés, avec un impératif universel de justice sociale.
A nous maintenant de reformuler les enseignements
de la pensée de Marx et Engels, au-delà, revenir à Lénine et à Gramsci et
beaucoup d’autres penseurs du 20ème siècle et début du 21ème (*), qui portent
avec sagacité une radicalité qui remet en cause le système capitaliste dans une
approche fondamentale, sans séparer les quatre dimensions : économique,
technique, culturelle et politique. Telle est l’équation du renouveau de la
pensée politique du PCF, la seule qui permette de redonner de la consistance à
la construction d’une alternative de transformation sociale.
Nous avons besoin d’un PCF en contact
direct avec le peuple, de retrouver un langage simple, des objectifs clairs,
être compris et entendus des citoyens.
Engager une véritable rupture avec le
système, c’est tout l’enjeu du big bang intellectuel pour reconstruire le PCF.
Revenir au cœur de l’affrontement politique, défricher de nouvelles voies pour
les luttes sociales à venir, poser la question du devenir collectif dans le
respect de l’individualité, l’urgence d’élaborer un projet communiste.
Revisitons la culture communiste depuis
Babeuf, Marx, et toute la richesse du PCF dans l’histoire de la France. Notre
obligation à ouvrir des pistes nouvelles contribuera au renouveau de notre
pensée communiste.
C’est notre raison d’être comme parti
politique révolutionnaire.
Le PCF au travail !
Avec beaucoup de fraternité !
Contribution d’André Gerin
Vénissieux, le 16 août 2017
- Perry Anderson « Le nouveau vieux monde »
- Paul Boccara « Le capital de Marx, son apport, son dépassement »
- Michel Clouscard « Le capitalisme de la séduction »
- Henri Jourdain « Comprendre pour accomplir »
- Jean-Claude Michéa « Les mystères de la gauche »
- Yvon Quiniou « Les chemins difficiles de l’émancipation »
- Maximilien Rubel « Karl Marx, essai de biographie intellectuelle »
- Lucien Seve « Marxisme et théorie de la personnalité »
- André Tosel « Barbarie du capitalisme mondialisé ? »
- Jean Vigreux et Serge Wolikow « Culture communisme au 20ème siècle »
- Slavoj Zizek « La nouvelle lutte des classes »
- Deux livres collectifs : « Un manifeste pour une économie pluraliste » et « Radicalité : 20 penseurs vraiment critiques »
Je trouve ton propos intéressant : "Nous devons surprendre et regarder d’un œil neuf, en nous adressant au peuple tout entier, autour des principes et des valeurs qui nous rassemblent, car pour les communistes, l’intérêt général tourne autour de la Nation, de la République et la laïcité, en dépassant l’esprit partisan."...mais loin, très loin de ce que je ressens du comportement du PCF (tout au moins de sa direction).
RépondreSupprimerLA NATION? oubliée dans l'acceptation du résultat du vote sur le traité de Maastricht : on s'est battu comme des lions en affirmant que le programme présenté pour l'UE était une prison pour les peuples, mais on s'est accommodé de la prison...je me suis éloigné du parti, car je n'ai jamais compris qu'on ne continue pas la lutte pour sortir de prison!
L'INTERET GENERAL ? qu'en a fait le Parti ne serait-ce qu'à la dernière présidentielle? quelle a été la raison fondamentale des tergiversations à soutenir la France Insoumise et à persévérer à expliquer que ...peut être Hamon??? qui, bien piloté par Hollande a parfaitement réussi son opération d'empêcher le monde du travail d'être au second tour...aidé par ce triste Sir de Robert HUE!
Je pense que la préoccupation essentielle du PCF a été depuis quelques années de rechercher les meilleures alliances permettant d'assurer des recettes au Parti avec les élus en poste : il aura, ce faisant, au moins réussi à décourager nombre de militants sincères qui sont aujourd'hui orphelins!
J'ose rêver qu'il est encore possible de sauver ce merveilleux outil qui a su être au service du monde du travail de façon remarquable ! Mais pour ce faire, il y a une barrière que je crois infranchissable : le carriérisme politique qui anime la majorité des dirigeants du PCF (nationaux et locaux)et qui vont continuer de le détruire!
Bonjour
RépondreSupprimerJe me dis en lisant l'analyse d'André Gerin . que j'ai eu raison de mener le combat avec la france insoumise durant ces deux dernières élections tout en restant communiste . Je ne crois pas aujourd'hui que la direction de notre parti veuille vraiment poser les questions qui fâchent . je reste au P.C.F jusqu'au congrès pour voir son évolution . Mais j'avoue que j'ai retrouvé auprès des citoyens et de la France Insoumise beaucoup de ce que dit André . Bien sûr j'ai des désaccords mais je trouve que son analyse et celle de la France Insoumise ne sont pas si éloignées sur bien des sujets .
Je pense que ce mouvement des Insoumis peut rassembler très largement notre peuple . Et comme communiste nous pouvons y prendre notre place . André pense lui que le pcf peut rebondir comme parti . C'est notre différence sur les enjeux du 21ème siècle et la place du peuple aujourd'hui .
Robert Couvreur