Interview Le Progrès de Lyon

« La question du voile intégral n’a rien à voir avec l’islam religieux »
Publiée le 04/08/2013

Vous avez été à l’origine de la loi sur le voile intégral (1). Quel regard portez-vous sur les récents événements de Trappes ?
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Ils surviennent après les émeutes de Grenoble en 2010, l’affaire Merah en 2012. C’est une nouvelle illustration du poison dangereux que représente l’islam politique. Cette loi sur le voile intégral permet de… lever le voile sur les agissements de ces fondamentalistes qui mènent une guerre contre la République, contre nos valeurs chrétiennes.

Mais cette loi n’incite-t-elle pas à l’islamophobie ? Est-ce que la problématique dans les banlieues n’est pas avant tout d’ordre social ?

On nous refait le coup de l’islamophobie et de la question sociale à chaque fois. Le discours de la victimisation ne tient pas la route. Bien sûr que la paupérisation constitue un terreau. Mais la dominante, c’est le communautarisme.

La question du voile intégral n’a rien à voir avec l’islam religieux. Certains mènent un combat politique. Regardez ce qui s’est passé récemment en Grande-Bretagne ou en Suède. Regardez le Qatar qui aide les jeunes de nos quartiers.

Comment jugez-vous l’attitude du gouvernement en la matière ?

Il n’est pas assez ferme. Mais c’est toute la classe politique, à gauche comme à droite, qui devrait arrêter de tourner en rond et se retrouver sur un diagnostic partagé de la situation. Il faut dire stop à l’angélisme et regarder la réalité en face. Les gens en ont marre et c’est jackpot pour le FN.


Justement, reprendre les thèmes du FN, est-ce une solution ?

Est-ce qu’il serait interdit de tenir certains propos ? Est-il impossible d’évoquer le racisme anti-France, anti-blancs, comme l’avait fait Jean-François Copé, ou encore les prières dans la rue ? Est-ce qu’on a déjà oublié le 21 avril 2002 ? En 1983, la Marche des beurs se réclamait de Martin Luther King, de Gandhi. On en est loin aujourd’hui. À l’époque, on disait : « touche pas à mon pote ». Moi je dis aujourd’hui : touche pas à ma France. Il faut un réveil des laïcs pour conduire ce combat républicain.

(1) En 2009-2010, André Gerin a été président de la mission parlementaire sur le voile intégral. Il a été maire communiste de Vénissieux de 1985 à 2009, député de 1993 à 2012.

Propos recueillis par H. P.