lundi 15 avril 2013

Veninov : il n'y a pas une minute à perdre ! Lettre ouverte au Préfet

Monsieur le Préfet,

Lors de l’audience qui a eu lieu le 11 avril dernier à propos de Veninov, la Présidente du tribunal des référés de Nanterre a affirmé sa volonté de trouver une solution acceptable pour toutes les parties, en repoussant au 15 mai la prochaine délibération. Elle veut laisser aux dirigeants de Windhager une chance de ne pas être sanctionnés dans le cadre de l’assignation en référé.
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Elle a confirmé qu’il fallait déboucher sur un protocole d’accord avec Maître Sénéchal, le liquidateur judiciaire.

Etant présent à la séance du tribunal, j’ai bien noté la volonté de l’avocat de Maître Sénéchal de tout faire pour aboutir à une solution négociée et sortir par le haut. L’activité industrielle et sociale doit redémarrer, les 20 embauches doivent être décidées. Le protocole du 19 mars proposé par le liquidateur judiciaire constitue une base de discussion avec les dirigeants de Windhager.

Au stade où nous en sommes, il faut sortir de l’impasse. Pour ma part, la discussion et le compromis sont possibles, sous votre autorité. Organisons la concertation autour de la même table : les dirigeants de Windhager, les représentants des salariés et l’administrateur judiciaire.
Il est évidemment hors de question d’accepter l’exclusion des cinq délégués CGT. Car, suite à la décision du tribunal de Nanterre du 4 mai 2012 et ses trois ordonnances, vous le savez mieux que personne puisque vous avez participé vous-même à la victoire le 2 juin 2012 contre le fonds de pension. Les salariés de Veninov se battent depuis décembre 2010 (première réunion en préfecture avec madame Delaunay) ont eu de bout en bout un comportement exemplaire, toujours dans le respect de la légalité. Après toutes les étapes que nous avons vécues ensembles, leur légitimité, leur disponibilité, leurs compétences ont été reconnues à toutes les étapes : en préfecture, au tribunal de Nanterre, et même par les dirigeants de Windhager. Ils sont venus sur le site à plusieurs reprises notamment le mardi 5 mars, où la préfecture a été représentée par M. Bodin de la « Direct ».

Après la remise de la liste contenant les 20 personnes à embaucher en priorité, les entretiens se sont tenus à deux reprises. Ils ont procédé à l’exclusion de sept personnes dont les 5 délégués CGT.

Si nous voulons toujours donner ses chances à Windhager, il est impossible de les laisser imposer leur loi.

Tout doit être fait pour le respect de la légitimité du tribunal de commerce, dans le cadre de la justice Française.

Tout doit être fait pour le respect et la légitimité des salariés de Veninov et des délégués CGT.

Même si la résolution des problèmes devait être forcément difficile, il est indispensable de rétablir un climat de dialogue.

Avec Mme le Maire de Vénissieux et le comité de soutien, nous avons toujours œuvré dans ce sens. Il n’est pas pensable que les choses se passent sous la menace ou les oukases. Il n’est pas pensable de faire passer les salariés pour des délinquants.

Depuis vendredi matin, on interdit aux Veninov de rentrer dans leur usine. L’accès au comité d’entreprise leur est refusé. J’ose espérer que ce coup de force incompréhensible n’est qu’un saut d’humeur.

Les salariés et leurs représentants ont toujours dit et écrit qu’ils continueraient à utiliser les locaux de l’établissement jusqu’à la dévolution de celui-ci. Ce, sur quoi, toutes les parties semblaient d’accord.

Monsieur le Préfet, cette lettre est un appel urgent. Elle a pour objectif de ne pas laisser pourrir la situation qui peut devenir malsaine et dangereuse.

Je crois que vous avez l’autorité pour débloquer les choses et éviter qu’elles ne dégénèrent :

- Permettre sans délai l’accès libre au comité d’entreprise

- Obtenir que les délégués soient rétablis dans leur légitimité

- Créer ensemble les conditions de la reprise du dialogue, dans le respect réciproque des personnes, en lien étroit avec le liquidateur judiciaire.

Il n’y a pas une minute à perdre.

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