Je me suis toujours prononcé pour que le Parti communiste, en tant que force politique, soit en capacité de prendre ses responsabilités, partout où le pouvoir existe, jusqu’au sommet de l’Etat.
Je n’ai pas participé à la consultation car la question d’intégrer ou non le gouvernement de la majorité socialiste, est forcément une question déplacée.
Un point est à clarifier : est-ce que cette consultation vise à placer le Parti communiste français dans la majorité présidentielle ? Si tel est le cas, comme je suis convaincu que ça l’est, cette posture est intenable et mortifère. Ce n’est pas parce que nous avons appelé à voter François Hollande le 6 mai, que nous faisons partie de la majorité présidentielle. Comment pourrions-nous en être partie prenante dans la mesure où le programme de François Hollande et du Parti socialiste, pour l’essentiel, n’est pas un programme de gauche ? Nous ne pouvons pas être dans la majorité ni dans l’opposition. Etre dans la majorité présidentielle c’est cautionner une politique social-libérale. Le parti communiste est porteur d’une véritable politique alternative. Et je m’interroge aujourd’hui, en 2012, si l’Union de la gauche n’a pas vécu.
Dans l’analyse des résultats, nous devrions examiner avec soin la façon dont Parti socialiste a organisé la chute des députés communistes sortants et a empêcher le Parti de gauche d’avoir aussi des députés. C’est un point qui me paraît essentiel pour la clarté politique.
A propos du mode électoral et du couplage « présidentielles et Législatives », je trouve curieux que nous ne parlions seulement d’une « anomalie ». La question est très grave et je crains qu’elle soit largement sous-estimée car piloter de concert PS/Droite visant à installer un système politique à l’américaine est diabolique comme nous l’avons vu avec le niveau record atteint par l’abstention. Cela exige une appréciation qui permette aux habitants de comprendre comment ce système est devenu antidémocratique et surtout, comment il vise à amputer la légitimité de la représentation nationale des députés, comment il bafoue la souveraineté du peuple.
Sous peine de notre marginalisation comme force politique, nous devons retrouver notre autonomie. Bien sûr, nous voulons une politique de gauche qui réussisse et qui soit durable, nous voulons être constructifs, mais comment faire entendre la colère et l’exaspération populaire qui se sont exprimés dans la grève des urnes et à travers le vote du Front national ? Nous devons secouer le cocotier à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les régions. Il n’y a aucune raison de faire dans la dentelle sous peine de ne plus avoir d’existence politique.
Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, la stratégie du Front de gauche est une impasse. Le parti communiste doit impérativement retrouver son autonomie et travailler au rassemblement du peuple de France sans se limiter à la notion de gauche. Pour ce faire, et j’espère que ce sera intégré dans le débat du prochain congrès, il faut impérativement changer de stratégie.
Je propose que nous engagions une grande campagne nationale sur l’urgence sociale, la dignité, pour des millions de gens qui n’ont même plus les moyens de vivre. C’est l’urgence de l’urgence des combats politiques pour les communistes.
André GERIN
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